Heureusement qu'il y a des décrocheurs !
Sinon quid de la plateforme qui doit les compter, quid des écoles de la 2nde chance qui les relancent sur le marché de l'emploi, qui des lycées expérimentaux qui se font plaisir à expérimenter, quid de la sociologie qui en fait des thèses ?
Et cerise sur le gâteau quid de la politique qui en fait son miel et les médias des reportages tous azimuts !
Heureusement, donc, qu'il y a des décrocheurs.
Parce que lorsque l'on s'intéresse à faire en sorte qu'il n'y en ait pas, bref qu'au lieu de pleurer sur "après" l'on travaille sur le "avant"... plus personne !
Je témoigne : un dossier construit avec opiniâtreté, quelques enseignants engagés, une réponse à un appel d'offres (je ne citerai pas la Fondation), des collectivités sollicitées, une association d'éducateurs de rue (on dit de prévention aujourd'hui) qui font du lien entre des familles et l'établissement, un universitaire soutenant ce qui semble être une recherche-action, un projet qui s'appelle "Une Brèche dans le coin du décrochage", qui ne concerne qu'un petit collège urbain, ordinaire, aux frontières de deux quartiers, l'un déshérité ("un quartier", quoi, de barres d'immeubles), l'autre riche (maisons individuelles et petit collectif enfermé sur lui-même), qui traîne avec lui une vingtaine de gamins qui errent entre rue et cour, qui crient leur mal d'être ou ne crient rien du tout.
Une écriture à trois voix, celle de l'établissement, celle de l'association, celle de l'universitaire.
Un paradigme renversé, qui veut créer au-dehors une Maison du Collège, au lieu de faire venir des parents au collège, qui ne viendront jamais ou avec tellement de peurs que ce serait mentir que de faire croire qu'on va leur offrir un thé ou un café. Bref créer un lieu de transition où le collège irait vers ceux que l'on ne voit jamais et qui font pleurer l'institution qui n'en peut mais.
Résultat : RIEN ! Même pas un mot pour dire pourquoi il n'y aura pas d'argent, pas de moyens, pas de personnel complémentaire, pas un seul kopeck pour aider !
Bref on nous dit entre les lignes "Faites pas chier avec votre projet... il faut des décrocheurs !"
Alors, on ne s'est pas démonté : on a pris ici et là quelques heures, on n'a pas pu se mettre d'accord, on va faire quelque chose... mais il en restera des décrocheurs... l'école aura fait ce qu'on lui demande, de manière invisible !
Pierre CHALIER Pédagogue
(auteur d'un petit article dans les Cahiers Pédagogiques n°496).
Sinon quid de la plateforme qui doit les compter, quid des écoles de la 2nde chance qui les relancent sur le marché de l'emploi, qui des lycées expérimentaux qui se font plaisir à expérimenter, quid de la sociologie qui en fait des thèses ?
Et cerise sur le gâteau quid de la politique qui en fait son miel et les médias des reportages tous azimuts !
Heureusement, donc, qu'il y a des décrocheurs.
Parce que lorsque l'on s'intéresse à faire en sorte qu'il n'y en ait pas, bref qu'au lieu de pleurer sur "après" l'on travaille sur le "avant"... plus personne !
Je témoigne : un dossier construit avec opiniâtreté, quelques enseignants engagés, une réponse à un appel d'offres (je ne citerai pas la Fondation), des collectivités sollicitées, une association d'éducateurs de rue (on dit de prévention aujourd'hui) qui font du lien entre des familles et l'établissement, un universitaire soutenant ce qui semble être une recherche-action, un projet qui s'appelle "Une Brèche dans le coin du décrochage", qui ne concerne qu'un petit collège urbain, ordinaire, aux frontières de deux quartiers, l'un déshérité ("un quartier", quoi, de barres d'immeubles), l'autre riche (maisons individuelles et petit collectif enfermé sur lui-même), qui traîne avec lui une vingtaine de gamins qui errent entre rue et cour, qui crient leur mal d'être ou ne crient rien du tout.
Une écriture à trois voix, celle de l'établissement, celle de l'association, celle de l'universitaire.
Un paradigme renversé, qui veut créer au-dehors une Maison du Collège, au lieu de faire venir des parents au collège, qui ne viendront jamais ou avec tellement de peurs que ce serait mentir que de faire croire qu'on va leur offrir un thé ou un café. Bref créer un lieu de transition où le collège irait vers ceux que l'on ne voit jamais et qui font pleurer l'institution qui n'en peut mais.
Résultat : RIEN ! Même pas un mot pour dire pourquoi il n'y aura pas d'argent, pas de moyens, pas de personnel complémentaire, pas un seul kopeck pour aider !
Bref on nous dit entre les lignes "Faites pas chier avec votre projet... il faut des décrocheurs !"
Alors, on ne s'est pas démonté : on a pris ici et là quelques heures, on n'a pas pu se mettre d'accord, on va faire quelque chose... mais il en restera des décrocheurs... l'école aura fait ce qu'on lui demande, de manière invisible !
Pierre CHALIER Pédagogue
(auteur d'un petit article dans les Cahiers Pédagogiques n°496).