sur fond d’insécurité sociale, des jeunes à l’allure étrange envahissent
les espaces publics des centres-villes. Qui sont-ils ? Des
délinquants ? Des drogués ? Des vagabonds ? Des hippies ?
Ils sont
nommés « punks à chien » par tout un chacun, défraient la chronique,
génèrent autant de peur et de rejet que de compassion, mais surtout
imposent une interrogation : pourquoi des jeunes vivent-ils dans la
rue ? Pourquoi revêtent-ils une présentation de soi si marginale ?
Cet
ouvrage est le fruit de la plongée d’une chercheuse dans un univers qui
lui était étranger, son cheminement ethnographique dans la Zone, la
communauté des zonards, dans une famille de rue, la Family. Ensemble, la
scientifique et ces jeunes ont tenté d’éclairer les trajectoires
biographiques zonardes ainsi que leur mode de vie en juxtaposant deux
types de savoirs : l’un sociologique, l’autre expérientiel. L’image d’un
parcours miséreux type laisse place à quatre façons d’être zonard,
quatre rapports à la Zone et à la société conforme. Les zonards ne sont
pas tous squatteurs, certains vivent en camion, en appartement. Ils sont
adeptes des Free parties, de musique punk, soutiennent des
pensées anarchistes, prônent l’anti-consommation, le retour à la forme
tribale, à la nature pour certains.
Loin des représentations
anomiques d’une jeunesse désœuvrée sans foi, ni loi, ce livre ouvre une
fenêtre sensible sur le fonctionnement d’une famille de rue et sur les
trajectoires de vie de ses membres, qui jonglent entre rêves, révoltes,
solidarité, jouissance, violence, émancipation, fatalité et souffrance.
un ouvrage de Tristana Pimor paru chez Puf en sept 14